Les experts médicaux ont maintes fois expliqué les bénéfices de garder nos niveaux de “mauvais” cholestérol LDL au plus bas, et nos niveaux de “bon” cholestérol HDL élevés. Mais une recherche montre que les risques de maladies de cœur pourraient être mieux évalués en mesurant la capacité du cholestérol HDL à éliminer la plaque qui encombre les artères, plutôt que les niveaux de cholestérol HDL eux-mêmes.
Ces résultats suggèrent qu’il pourrait y avoir une protéine, ou un composé, présent dans certaines formes de cholestérol HDL qui est meilleur pour ce qui est de retirer le mauvais cholestérol que les autres formes de HDL, explique le Dr Daniel Rader, chercheur et directeur de cardiologie préventive à l’Ecole de Médecine de l’Université Pennsylvanie, qui a publié l’objet de ses recherches dans le New England Journal of Medicine [1].
En d’autres termes, tout le “bon” cholestérol n’est pas également bon à la santé.
Bien entendu, il faudra davantage de recherches pour confirmer cela, dit Rader, mais l’étude commence à expliquer pourquoi certaines personnes avec des niveaux de “bon” cholestérol HDL ont un risque important de maladie de cœur, tandis que d’autres avec de faibles niveaux de cholestérol HDL sont protégés des maladies cardiovasculaires.
“Pourquoi y a-t-il une telle différence d’une personne à une autre dans leur fonctionnalité HDL ? Je pense que cela vient probablement de la composition de leur cholestérol HDL” dit-il.
Une meilleure efficacité du HDL, moins de risques pour le cœur
Rader et ses collègues ont prélevé du sang et ont mesuré les niveaux de cholestérol HDL chez 203 personnes en bonne santé sans problèmes cardiaques, 422 patients avec une maladie coronarienne qui ont eu une opération chirurgicale, et 351 patients de contrôle qui ont aussi eu une opération, mais qui n’avaient pas de maladie des artères coronaires.
Les chercheurs ont aussi mesuré l’épaisseur de leurs parois artérielles (plus les parois sont épaisses, et plus le risque de maladie de cœur est élevé).
Ils ont ensuite isolé le cholestérol HDL du sang des participants, et ont testé la capacité du HDL à extraire le cholestérol des cellules, ce qu’on appelle la capacité de fuite du cholestérol.
Rader et ses collègues ont découvert que le cholestérol HDL des personnes qui avaient eu une opération de cœur, ne pompait pas le cholestérol des cellules aussi efficacement que le cholestérol HDL des individus qui n’avaient pas de maladie cardiovasculaire.
Ainsi, le risque de maladie coronarienne diminuait en même temps que la capacité du cholestérol HDL de retirer le cholestérol augmentait, concluent les chercheurs. Et quand il s’agissait de prédire une maladie cardiovasculaire, les niveaux de HDL des patients étaient une mesure moins efficace que celle de la capacité du HDL d’enlever le cholestérol, disent les chercheurs.
Essais futurs
Le test exige trop de travail pour être utilisé cliniquement, dit Rader. Mais si nous pouvions trouver qu’il existe une protéine particulière qui soit un déterminant majeur de la façon dont le cholestérol HDL peut retirer le mauvais cholestérol des cellules, ce serait une meilleure façon de tester l’efficacité du HDL dans le futur, dit le scientifique.
Ca ressemblerait à la façon dont les niveaux de protéines C-réactives sont actuellement testés pour déterminer le degré d’inflammation dans le corps. Un test à venir pourrait faciliter cette détection, pour voir si quelqu’un avec des niveaux élevés de cholestérol HDL, mais une fonction médiocre du HDL, a un risque plus important de maladie cardiovasculaire.
Références :
[1] Cholesterol Efflux Capacity, High-Density Lipoprotein Function, and Atherosclerosis. Khera A.V., Cuchel M., de la Llera-Moya M., et al. N Engl J Med 2011 ; 364:127 – 135