Une étude de chercheurs en neurologie de l’Université Rush, publiée dans Neurology [1], a trouvé que le fait de faire une activité physique tous les jours pourrait réduire le risque de déclin cognitif et d’avoir la maladie d’Alzheimer, et ce même chez les individus de plus de 80 ans.
“Les résultats de notre étude indiquent que toutes les activités physiques comprenant de l’exercice, tout comme d’autres activités telles que cuisiner, faire la vaisselle et le ménage, sont associées a un risque plus faible de maladie d’Alzheimer” dit le Dr Aron Buchman, auteur de l’étude. “Ces résultats confirment les efforts visant à encourager tous types d’activité physique, même chez les adultes très âgés qui pourraient ne pas être en mesure de faire du sport, mais qui peuvent encore bénéficier d’un style de vie plus actif.”
“Notre étude a utilisé une mesure objective de l’activité physique, en plus des comptes-rendus provenant des participants” dit Buchman. “C’est important parce que la plupart des gens ne sont pas toujours capables de se souvenir correctement de tous les détails.”
Pour mesurer l’exercice quotidien total et l’activité physique non sportive, les chercheurs ont demandé à 716 individus, non atteints de démence et d’un âge moyen de 82 ans, de porter un appareil appelé “actigraphe” sur leur poignet non dominant pendant 10 jours consécutifs, qui enregistre l’activité.
Toute l’activité physique sportive et non sportive a été enregistrée. Les participants à l’étude ont passé des tests cognitifs annuels pendant cette étude pour mesurer leurs aptitudes cognitives et leur mémoire. Les participants ont aussi eux-mêmes rapporté leurs activités physiques et sociales.
Sur une moyenne de 3,5 années de suivi, 71 participants ont développé la maladie d’Alzheimer. La recherche a trouvé que les personnes situées dans les 10% les plus bas en activité physique étaient deux fois plus susceptibles (2,3 fois exactement) de développer la maladie d’Alzheimer que les individus qui se situaient dans les 10% les plus actifs.
L’étude a aussi montré que ces individus dans le bas du classement en termes d’intensité d’activité physique étaient presque trois fois plus susceptibles (2,8 fois) de développer la maladie d’Alzheimer que ceux qui se trouvaient dans les 1% les plus actifs physiquement.
“Étant donné que l’actigraphe était attaché à leur poignet, les activités comme la cuisine, la vaisselle, jouer aux cartes voire même pousser un fauteuil roulant étaient bénéfiques” dit Buchman. “Ces activités ne coutent rien, sont facilement accessibles à tous et sans effets secondaires à tout âge, même si on est très vieux, et préviennent peut-être de la maladie d’Alzheimer”.
“Notre étude montre que l’activité physique, qui est un facteur de risque facilement modifiable par tout le monde, est associée à une réduction du risque de maladie d’Alzheimer et de déclin cognitif. Ceci a évidemment d’importantes conséquences pour la santé publique” conclut le chercheur.