Une recherche publiée dans Diabetologia [1] montre que le fait de s’entrainer en alternant les niveaux d’intensité de la marche (fractionnée) pourrait être meilleur que de marcher à une vitesse constante pour permettre de mieux gérer les niveaux de sucre dans le sang, notamment pour les personnes qui ont du diabète de type 2.

Les effets de l’exercice physique sur les taux de sucre dans le sang (la glycémie) chez les individus avec du diabète de type 2 sont bien connus et documentés, cependant l’intensité optimale et le type de l’exercice sont encore à définir. Traditionnellement, l’exercice à intensité élevée n’est pas recommandé pour les individus avec du diabète de type 2, craignant un risque de blessure ce qui décourage les patients à poursuivre un tel programme d’entrainement. Néanmoins, les exercices à intensité élevée améliorent mieux le contrôle glycémique que les exercices de faible intensité.

Dans une autre recherche par les mêmes auteurs, il a été montré que l’entrainement fractionné de marche, dans laquelle l’intensité de l’entrainement est alternée et évolue, améliore plus favorablement le contrôle glycémique chez les gens qui ont du diabète de type 2 quand on le compare à un entrainement de marche continue (classique), qui correspond car ils ont la même quantité globale de dépense d’énergie. Dans cette étude, les auteurs ont analysé les mécanismes potentiels sous-jacents à cet effet.

Les individus avec du diabète de type 2 ont été répartis au hasard dans 3 groupes : un groupe de contrôle, un groupe de marche fractionné et un groupe qui faisait de la marche continue (mais dont la dépense d’énergie était identique). Les groupes suivaient un entrainement standardisé et un autre assez libre, cinq séances par semaine (60 mn par séance). Une pince hyperglycémique était utilisée pour mesurer la sécrétion d’insuline (une méthode standard au moyen de laquelle le glucose est infusé à un taux constant, puis utilisé pour calculer combien d’insuline est produite). Des isotopes marqueurs du glucose étaient infusés pour mesurer le métabolisme du glucose, et des biopsies musculaires étaient réalisées pour évaluer les signaux de l’insuline. Ces variables étaient mesurées avant et après une intervention sur 4 mois.

Les chercheurs ont trouvé que l’amélioration du contrôle du sucre dans le sang n’était évidente que pour le groupe qui faisait de la marche fractionnée, et que ceci était probablement causé par des augmentations de la sensibilité à l’insuline induite par la marche fractionnée, ce qui augmentait la disponibilité périphérique du glucose, et indiquait une amélioration du métabolisme du glucose. Aucun changement n’a été observé dans le groupe qui faisait de la marche en continu, ni dans le groupe de contrôle (qui ne faisait rien). En outre, seule la marche fractionnée intensive a amélioré les signaux de l’insuline dans les muscles.

Les auteurs de conclure que “les résultats les plus importants dans cette étude sont que la marche fractionnée, contrairement à la marche en continu, augmente la sensibilité à l’insuline sans qu’il y ait de réduction compensatoire de la sécrétion de l’insuline, ce qui améliore ainsi l’impact global de l’insuline sur le sucre dans le sang chez ces patients”.

Ils ajoutent que le fait de savoir si ces effets bénéfiques de la marche fractionnée durent dans le temps et ont de meilleurs résultats pour la santé à long terme doivent encore être déterminés, afin de justifier l’utilité clinique de ce type d’entrainement pour les personnes qui ont du diabète de type 2.

Références :

[1] Kristian Karstoft et al. Mechanisms behind the superior effects of interval vs continuous training on glycaemic control in individuals with type 2 diabetes : a randomised controlled trial. Diabetologia, 2014.

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