“Bien que des programmes d’examen avant une participation sportive soient utilisés depuis de nombreuses années chez les jeunes athlètes qui font de la compétition, il a été proposé que de tels examens pourraient aussi être utiles pour la population en général. Une analyse de la fréquence des morts subites associées au sport dans certains sports, ainsi que par sexe et par âge, pourrait permettre d’élargir le débat” notent le Dr Eloi Marijon de l’Université Paris Descartes et ses collègues.
Leur étude, publiée dans Research Letter [1], a été réalisée en France entre 2005 et 2010, et globalement, 60 des 96 départements y ont volontairement participé, ce qui totalisait une population d’environ 35 millions d’habitants. Les décès brutaux associés aux sports ont été rapportés par les services des urgences locales et définis comme étant un décès survenu pendant le sport, ou dans l’heure qui suivait l’arrêt d’une activité sportive, et ceci que la réanimation ait été couronnée de succès ou non.
Le calcul de la fréquence des décès soudains associés au sport ne comprenait que des cas survenus pendant un effort modéré ou vigoureux, et a été évalué par âge, sexe et pour les trois types de sport les plus populaires chez les femmes en France (cyclisme, jogging et natation).
Il y a eu 775 cas de décès brutaux associés au sport pendant un effort modéré ou vigoureux sur une période de 5 ans. Sur ces cas, 42 (5%) étaient des femmes. L’âge moyen des femmes décédées brutalement était de 44 ans contre 46 ans pour les hommes. Le taux de fréquence moyen global chez les femmes était estimé à 0,51 par million de participantes sportives féminines contre 10,1 chez les hommes. Le taux de fréquence de morts subites en rapport avec le sport augmentait significativement avec l’âge chez les hommes, mais pas chez les femmes. La fréquence des décès soudains était différente selon les sports pour les hommes mais pas pour les femmes.
“Par rapport aux hommes, nous avons trouvé une fréquence plus faible des décès relatifs au sport chez les femmes et des différences selon l’âge et le type de sport pratiqué. Les stratégies d’examens médicaux publics avant une participation à des activités sportives amateurs devront tenir compte à la fois des types de sport pratiqués, et du sexe des participants. L’incidence des décès brutaux en rapport avec la pratique sportive est probablement sous-estimée dans cette étude”.
Références :
[1] Incidence of Sports-Related Sudden Death in France by Specific Sports and Sex. Eloi Marijon, Wulfran Bougouin, Marie-Cécile Périer, David Celermajer, Xavier Jouven. JAMA. 2013 ;310(6):642-643. doi:10.1001/jama.2013.8711.