L’épidémie d’obésité n’a rien à voir avec notre style de vie sédentaire moderne, mais est entièrement dû à une suralimentation, déclare un scientifique de premier plan.

Malgré les apparences, les niveaux d’activité physique globaux sont restés constants ce dernier quart de siècle, pendant lequel les niveaux de poids de corps se sont pourtant envolés, affirme le Professeur John Speakman.

Il joute que la moyenne des calories dépensées par un homme et par jour étaient de 1380 Calories dans les années 1980, et elle reste au même niveau de nos jours. Une femme brûle en moyenne 950 Calories par jour sur la même période.

Ce qui a changé en revanche, c’est la consommation de calories, qui a augmenté d’au moins un tiers, pour atteindre 3500 calories par jour, dit-il.

Le Professeur Speakman, membre du Groupe de Recherche Energétique de l’Université d’Aberdeen, dit que sa recherche a montré que des petits changements dans le style de vie ne sont pas suffisants pour lutter contre la crise d’obésité.

“Sur les 25 années passées, durant lesquelles les niveaux d’obésité ont énormément augmenté, il n’y a eu aucun changement dans nos niveaux d’activité physique” dit-il lors du Festival Britannique de la Science à Birmingham.

“Nous semblons avoir un mécanisme homéostatique qui régule notre dépense calorique. Plus nous faisons d’exercice pendant la journée, et moins nous sommes actifs le soir. L’idée que des petits changements de style de vie suffiraient à stopper l’obésité est fausse. En fait, d’énormes changements dans l’équilibre énergétique sont nécessaires, et ils ne peuvent être réalisés que par de profonds bouleversements dans notre régime alimentaire.”

Son équipe a calculé la dépense énergétique en ayant recours à la “technique de l’eau doublement marquée”, qui traque la progression des isotopes d’eau à travers le corps, la rapidité de sa rotation indique le taux du métabolisme.

“Nous devrions favoriser l’exercice pour des raisons de santé, mais le poids ne bénéficiera pas de façon réaliste de l’exercice” dit-il. “Le sport n’est pas suffisant pour inverser l’épidémie. Se mettre au régime, d’un autre côté, a un effet sur les apports en énergie, et c’est une approche plus réaliste.”

Pour illustrer cela, il rappelle qu’une heure d’exercice intense ne dépensera que 300 calories en moyenne, l’équivalent de 10% de la consommation alimentaire, ou un petit sandwich.

“Depuis les années 1980, quand l’épidémie d’obésité est apparue, il y a eu quelques changements dans la dépense d’énergie. Peut-être regardons-nous la télévision le soir, mais il y a toujours eu une époque où nous étions inactifs. Avant la télévision, nous étions assis avec un livre ou à écouter la radio, maintenant on est devant un ordinateur.”
“Il peut y avoir quelques différences dans ce que nous faisons, mais nous utilisons la même quantité d’énergie.”

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