Une étude a découvert que la prise de supplément de sodium joue un rôle mineur dans cette condition potentiellement dangereuse.

Une étude publiée dans le journal Medicine & Science in Sports & Exercise [1] a découvert que la condition potentiellement fatale associée à l’exercice physique, connue sous le nom d’hyponatrémie, provient d’une consommation trop importante de liquide pendant une certaine période ou une course, plutôt que du fait de ne pas avoir consommé suffisamment de sodium.

L’hyponatrémie survient lorsqu’une combinaison de forte consommation d’eau et de rejet rénal réduit produit une dilution élevée du sodium dans le sérum sanguin. L’hyponatrémie peut avoir des conséquences graves, comme une maladie cérébrale, un arrêt cardiaque, un œdème cérébral, une crise d’épilepsie, un coma voire la mort. L’hyponatrémie a commencé à être un problème sérieux lors des marathons et des autres longues courses à pieds il y a 10 à 15 ans environ, lorsque les temps moyens réalisés étaient plus lents et que les sportifs qui couraient pendant plusieurs heures prenaient bien soin de s’hydrater.

Pour mieux comprendre l’hyponatrémie, des chercheurs ont prélevé des échantillons de sang, et pris des mesures provenant d’une série de pesées, ainsi que des réponses à un questionnaire de participants lors d’une épreuve de course à pieds, le Western States Endurance Run, un ultramarathon de 161 kilomètres de 2014 en Californie.

Parmi les coureurs étudiés, 6,6 % étaient hypnoatrémiques après la course, ceci a été déterminé par leurs valeurs sanguines après la course. Cependant, les chercheurs ont rapporté “qu’il n’y avait aucune différence dans les taux de consommation des suppléments de sodium entre les hypnoatrémiques et les autres coureurs.” Ce résultat est renforcé par le fait que presque tous les coureurs de cet ultramarathon (93,9 %) avaient pris des suppléments de sodium durant l’épreuve.

Là où les coureurs hypnoatrémiques différaient significativement était dans leur approche de l’hydratation pendant la course. Les deux-tiers des coureurs hypnoatrémiques disaient que leur stratégie principale pour déterminer ce qu’ils devaient boire et la quantité de liquide à avaler venait de la soif. Au contraire, environ 85 % du reste de l’échantillon étanchait sa soif comme guide principal.

De même, les coureurs hypnoatrémiques étaient plus susceptibles que les autres de baser leur consommation de fluides sur un calendrier préétabli et sur la pesée durant le marathon. Les coureurs hypnoatrémiques accordaient aussi plus d’importance à la couleur de leurs urines pendant la course que les autres coureurs.

“Nous en concluons que l’utilisation de suppléments de sodium n’est pas nécessaire pour éviter l’hyponatrémie durant un exercice physique prolongé dans des conditions de chaleur modérée jusqu’à 30 heures,” écrivent les chercheurs. “Le fait d’éviter une sur-hydratation apparaît être le moyen le plus important pour empêcher l’hyponatrémie dans ces conditions.”

Leur étude confirme le conseil selon lequel boire à sa soif, plutôt que dans le cadre d’un calendrier préétabli ou pour tenter de maintenir un poids de corps avant la course, apparaît être le meilleur moyen pour éviter une sur-hydratation tout en respectant ses besoins en fluides.

Références :

[1] Sodium Supplementation and Exercise-Associated Hyponatremia during Prolonged Exercise. Hoffman, Martin D. ; Stuempfle, Kristin J. Medicine & Science in Sports & Exercise, 2014.

A lire également