Le fait de facilement parler de sexe peut se traduire en bénéfices au lit, surtout si la ligne de communication est ouverte pendant l’acte sexuel.

Une recherche, publiée dans le Journal of Social and Personal Relationships [1], a découvert que le fait d’être à l’aise dans la communication sexuelle est directement associé à la satisfaction sexuelle. Les individus qui sont les plus à l’aise pour parler de sexe sont aussi plus susceptibles de le faire pendant les relations sexuelles. Néanmoins, cette différence n’explique pas complètement pourquoi les habitués des discussions sexuelles sont plus heureux dans leur vie amoureuse.

“Même si vous êtes un peu anxieux à propos de la communication, cela affecte le fait de parler ou pas, mais cela affecte aussi directement la satisfaction” dit la chercheuse Elizabeth Babin de l’Université de Cleveland.

L’anxiété pourrait faire en sorte d’oublier l’instant présent, et de ce fait réduire la satisfaction globale qu’ils vivent pendant leur rencontre, explique Babin.

Parler de sexe

La façon dont les gens parlent de sexe est un sujet important pour les chercheurs en santé publique. Après tout, les personnes qui sont gênées à l’idée de demander à leur partenaire de mettre un préservatif pourraient avoir plus de risques d’avoir des relations sexuelles non protégées, et donc de s’exposer aux infections sexuellement transmissibles. La communication est aussi la clé pour vivre des rencontres sexuelles agréables, dit Babin.

Mais jusqu’à présent, peu de recherches s’étaient penchées sur ce qui faisait que les gens parlent de ce qu’ils aiment ou n’aiment pas au lit. “Afin d’augmenter la qualité de la communication, il nous faut expliquer pourquoi les gens communiquent et pourquoi ils ne communiquent pas” dit la chercheuse.

Pour ce faire, Babin a recruté 207 personnes, 88 étudiants et 119 sujets par internet, pour réaliser son enquête sur leur appréhension de la communication sexuelle, leur satisfaction sexuelle et la quantité de communication verbale et non verbale qu’ils sentaient qu’ils avaient adopté pendant les relations sexuelles. Par exemple, on a demandé aux participants dans quelle mesure ils étaient d’accord avec des déclarations comme : “je me sens nerveux quand je pense qu’il faut que je parle à mon/ma partenaire des aspects sexuels de notre relation” et “je suis anxieux quand je pense que je dois dire à mon/ma partenaire ce que je n’aime pas pendant les relations sexuelles”.

Les participants, d’une moyenne d’âge de 29 ans, ont aussi répondu à des questions sur leur estime de soi sexuelle, comme la façon dont ils pensaient que leur conjoint les percevait en tant que partenaire sexuel et la confiance qu’ils avaient dans leurs aptitudes sexuelles.

Communiquer sans un mot

Les enquêtes ont révélé que l’appréhension dans le fait de parler de sexe peut gâcher le plaisir sexuel, avec cette anxiété associée à l’absence de communication au lit et donc globalement moins de satisfaction. Sans surprise, moins d’appréhension dans la communication sexuelle et une estime de soi sexuelle plus élevée étaient deux facteurs associés à plus de communication pendant les relations sexuelles.

Au contraire, la communication pendant les relations sexuelles était associée à plus de satisfaction sexuelle. La communication non verbale était plus intimement associée à la satisfaction que la communication verbale. Les signaux non verbaux pourraient sembler plus sûrs.

“Il pourrait être perçu comme étant moins intimidant, et donc plus facile, de gémir ou de bouger d’une certaine façon afin de communiquer que je prends du plaisir plutôt que de dire : ’Hé, c’est vachement bon, j’aime ça !’” explique la chercheuse. “Cela pourrait sembler trop direct pour certaines personnes”.

La communication sexuelle “est une dextérité” dit Babin. “Et nous ne sommes pas tous également doués pour cette aptitude”.

Références :

[1] An examination of predictors of nonverbal and verbal communication of pleasure during sex and sexual satisfaction. Elizabeth A. Babin, Journal of Social and Personal Relationships, 0265407512454523, 2012

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