Une grande étude a découvert que le fait d’arrêter de fumer réduit le risque d’accident cardiovasculaire de moitié, et ce malgré toute prise de poids.

L’analyse des données provenant de l’étude Framingham Offspring, une étude à long terme qui a suivi les enfants des participants d’une étude originale, la Framingham Offspring Study, pourrait répondre à la question qui inquiète les personnes qui envisagent d’arrêter de fumer : est-ce que les effets sur la santé d’une prise de poids après avoir arrêté de fumer l’emportent sur les bénéfices cardiovasculaires consécutifs à l’arrêt de la clope ? L’étude publiée dans le JAMA [1] conclut que le fait d’arrêter de fumer dépasse de loin le risque associé à une prise de poids.

“Chez les gens qui n’ont pas de diabète, ceux qui ont arrêté de fumer vivent une diminution de 50% du risque de maladie cardiovasculaire, d’attaque ou de décès cardiovasculaire, et le fait de prendre en compte l’augmentation du poids ne modifie pas cette diminution” explique le Dr James Meigs, auteur de l’étude. “Chez les personnes qui souffrent de diabète, chez lesquelles le fait de grossir est un problème particulier, nous retrouvons le même modèle d’une importante réduction quelque-soit le poids repris”.

Aucune étude n’avait étudié jusqu’ici si l’arrêt du tabagisme associé à une augmentation du poids augmentait le risque de maladie cardiovasculaire. Une avait étudié les effets des facteurs de risque tels que la tension et les niveaux de lipides, mais aucune n’avait analysé la fréquence réelle des accidents cardiovasculaires. Les participants de l’étude Framingham Offspring qui a commencé en 1971, ont passé un examen médical approfondi renouvelé tous les quatre à six ans. L’étude actuelle a analysé les données provenant des visites des participants réalisées au milieu des années 1980 et 2000, qui couvraient de la troisième à la huitième visite de l’étude entière. Le nombre de participants de chaque cycle d’examen allait de 2400 à 3250, totalisant environ 11148 personnes étudiées.

À partir des informations rassemblées lors de chaque examen, les participants ont été classés comme non fumeurs, fumeurs et anciens fumeurs récents (qui avaient arrêté de fumer depuis leur dernier examen), et anciens fumeurs de longue date. À la troisième étude de visite, 31% des participants étaient toujours fumeurs, et à la huitième visite seuls 13% continuaient de fumer. Une tendance générale à grossir a été constatée chez tous les participants de l’étude. Les fumeurs, les non fumeurs, et les anciens fumeurs de longue date ont pris en moyenne de 1 à 2 kg entre les visites de l’étude, tandis que ceux qui avaient récemment arrêté de fumer avaient pris en moyenne de 5 kg à 1,5 kg depuis leur précédente visite.

Mais quelque-soit le poids qu’ils avaient pris, le risque d’accident cardiovasculaire dans les six années qui ont suivi l’arrêt du tabac a chuté pour la moitié des participants sans diabète. Une baisse identique de l’incidence des accidents cardiovasculaires a été constatée chez les participants diabétiques, mais qui n’était statistiquement pas significative, probablement parce que moins de 15% du groupe total était connu comme étant diabétique.

“Nous pouvons donc dire sans doute aucun que le fait d’arrêter de fumer a des effets très positifs sur le risque cardiovasculaire pour les individus, diabétiques ou non, même s’ils prennent modérément du poids, ce qui concorde avec l’augmentation du poids après l’arrêt de la clope rapporté dans d’autres études” conclut Meigs.

Références :

[1] Association of Smoking Cessation and Weight Change With Cardiovascular Disease Among Adults With and Without Diabetes. JAMA, 2013 ;309(10):1014-1021. doi:10.1001/jama.2013.1644.

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