Le fait de diminuer les sucres raffinés pourrait permettre de mieux conserver le bénéfice d’une perte de poids que de diminuer les graisses.

Une étude publiée dans le Journal of American Medical Association (JAMA) [1] remet en question la notion selon laquelle “une calorie est une calorie”. L’étude, dirigée par le Dr Cara Ebbeling, a découvert que les régimes qui visent à réduire la déferlante de sucres dans le sang après un repas, soit avec un index glycémique faible ou très réduit en sucres, pourraient être préférables aux régimes faibles en graisses pour réussir à perdre du poids.

En outre, l’étude a trouvé que les régimes qui ont un index glycémique faible apportent les mêmes bénéfices métaboliquesaux régimes faibles en sucres, sans pourtant avoir les effets négatifs de stress et d’inflammation comme on peut le voir chez les participants qui suivent des régimes très réduits en sucres.

La reprise de poids est souvent attribuée à une baisse de la motivation ou de l’adhésion au régime et au sport, mais la biologie joue également un rôle important. Après avoir perdu du poids, le taux auquel les individus brûlent des calories (connu comme étant la dépense énergétique) diminue, ce qui reflète un ralentissement du métabolisme.

Une dépense énergétique plus faible s’ajoute aux difficultés de conserver son poids, et permet d’expliquer pourquoi les gens tendent à reprendre le poids perdu.

Une recherche précédente d’Ebbeling et de Ludwig avait montré les avantages d’un régime alimentaire faible en charge glycémique pour perdre du poids et pour prévenir le diabète, mais les effets de ces régimes pendant la période de perte de poids n’avaient pas été correctement étudiés. La recherche a montré que seule une personne en surpoids sur six gardera seulement 10% du bénéfice de sa perte de poids à long terme.

L’étude suggère qu’un régime faiblement glycémique est plus efficace que les approches conventionnelles pour ce qui est de brûler des calories (et conserver la dépense énergétique) à un niveau élevé après avoir perdu du poids. “Nous avons découvert que contrairement au dogme nutritionnel, toutes les calories ne sont pas créées égales” dit Ludwig. “Le total des calories brûlées plonge de 300 calories dans les régimes faibles en graisse comparés aux régimes faibles en sucres, ce qui serait égal au nombre de calories typiquement brûlées en une heure d’activité physique d’intensité modérée” dit-il.

Chacun des 21 participants de l’étude (âgés entre 18 et 40 ans) devait d’abord perdre de 10 à 15% de son poids de corps, et après avoir stabilisé leur poids, ils devaient respecter les trois régimes alimentaires dans un ordre aléatoire, chacun pendant une durée de quatre semaines à la fois. La méthodologie randomisée et croisée a permis une observation rigoureuse de chacun des régimes affectés à tous les participants, quelque-soit l’ordre dans lequel ils ont été consommés.

Il y avait un régime faible en graisse, qui diminue les graisses alimentaires et met l’accent sur les produits à base de céréales complètes, les fruits et les légumes, comprenant 60% des calories quotidiennes venant des glucides, 20% des lipides et 20% des protéines.

Un régime avec un index glycémique réduit fait de céréales les moins transformées possibles, de légumes, de bonnes graisses et de fruits, avec 40% des calories quotidiennes venant des sucres, 40% des graisses et 20% des protéines. Les hydrates de carbone avec un index glycémique réduit se digèrent plus lentement, ce qui permet de conserver un taux de sucre constant dans le sang et d’hormones stables après le repas.

Une alimentation faible en sucres, de type régime Atkins, comprenant 10% des calories journalières venant des hydrates de carbone, 60% des lipides et 30% des protéines.

L’étude a eu recours à des méthodes dans les règles de l’art, comme des isotopes stables pour mesurer la dépense d’énergie totale des participants pendant qu’ils suivaient chaque régime.

Chacun des trois régimes alimentaires sont tombés dans l’éventail normal des 10% à 35% de calories quotidiennes provenant des protéines. Le régime très faible en sucres a produit les plus grandes améliorations du métabolisme, mais avec une alerte importante : ce régime a augmenté le taux de cortisol des participants, ce qui peut conduire à une résistance à l’insuline et aux maladies cardiovasculaires. Ce régime a aussi augmenté les niveaux de protéine C-réactive, ce qui peut aussi augmenter le risque de maladie cardiovasculaire.

Bien qu’un régime faible en graisses soit traditionnellement recommandé par les autorités sanitaires, il a été la cause de la plus grande diminution de dépense d’énergie, d’un modèle lipidique malsain et de la résistance à l’insuline.

“En plus des bénéfices notés dans cette étude, nous pensons que les régimes qui ont un index glycémique faible sont plus faciles à suivre et à respecter tous les jours, que les régimes faibles en hydrates de carbone et en graisses que de nombreuses personnes trouvent contraignants” dit Ebbeling. “Contrairement aux régimes alimentaires sans graisses et sans sucres, une alimentation avec un index glycémique faible n’élimine pas entièrement certaines classes d’aliments, ce qui la rend plus facile à suivre et plus durable.”

Références :

[1] Cara B. Ebbeling et al. Effects of Dietary Composition on Energy Expenditure During Weight-Loss Maintenance. JAMA, 2012 DOI : 10.1001/jama.2012.6607.

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