La différence est surtout flagrante quand il fait chaud.

Si au départ d’un marathon un homme et une femme vous déclarent tous les deux qu’ils visent à terminer avec un temps identique, mieux vaut croire la femme, notamment d’après une étude publiée dans le Journal of Strength & Conditioning Research [1].

Des chercheurs ont étudié le rythme de marathoniens qui ont fait les Marathons de Chicago en 2007 et 2009, et plus précisément chacune de leur section de 5 kilomètres. Confirmant ce que des études précédentes avaient déjà montré (sans évoquer les observations anecdotiques), les coureurs de haut niveau étaient meilleurs que les amateurs pour ce qui était de maintenir un rythme relativement constant tout le long de la course.

Quand les chercheurs n’ont analysé que les temps des amateurs, ils ont trouvé que dans les deux éditions du marathon, les femmes ralentissaient moins que les hommes, surtout entre 30 et 40 kilomètres de cette course de 42,2 kilomètres (en moyenne, les hommes comme les femmes accéléraient un petit peu le rythme dans les 2,2 derniers kilomètres du marathon). Ceci était vrai pour tous les groupes d’âges et subdivisions des chronomètres.

Les historiens du Marathon noteront que ces deux années du marathon étudié avaient connu une météo très différente. En 2007, la température moyenne était de 31°C, tandis qu’en 2007 la température extérieure était de 4°C. Pendant l’année la plus chaude, les hommes non professionnels étaient particulièrement mauvais pour ce qui était de maintenir leur rythme. Bien qu’en moyenne les hommes pendant l’année chaude commençaient à environ 5,1 minutes par kilomètre, arrivés au kilomètre 35 ils avaient ralenti pour s’établir à un peu plus de 6,2 mn/km. Les femmes cette année-là ont commencé à courir à un rythme juste sous les 5,6 minutes par kilomètre, et elles ont aussi ralenti à un peu plus de 6,2 mn pour 1 km. En d’autres termes, dans la chaleur, le coureur homme courait en moyenne au même rythme que la femme en moyenne vers la fin de la course, et ceci malgré un démarrage à presque 40 secondes par km plus rapide.

Les chercheurs ont proposé deux théories pour expliquer pourquoi les femmes tiennent mieux le rythme pendant un marathon, et notamment dans des conditions de chaleur.

Premièrement, dans toutes conditions météo, lorsqu’elles courent à une intensité sous-maximale pendant un marathon, les femmes brûlent un plus fort pourcentage de graisse que les hommes. Si cela s’avère être vrai, ce phénomène physiologique signifierait que les hommes brûlent plus rapidement leur stock de glycogène dans les muscles, et sont donc plus susceptibles d’avoir un coup de pompe, ce qui va dramatiquement ralentir leur rythme de course.

Deuxièmement, expliquent les chercheurs, les femmes tendent à avoir un ratio plus important de la surface du corps sur la masse corporelle que les hommes, ce qui leur permet de dissiper un pourcentage plus important de chaleur produit par la course à pieds.

Références :

[1] Effects of Heat Stress and Sex on Pacing in Marathon Runners. Trubee, Nicholas W. ; Vanderburgh, Paul M. ; Diestelkamp, Wiebke S. ; Jackson, Kurt J. Journal of Strength & Conditioning Research : 2014 – Vol. 28 – Iss. 6 – p 1673–1678.

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