Une étude a trouvé que les équations utilisées pour prédire ou pour estimer la dépense d’énergie pendant la marche à pieds – c’est-à-dire les calories brûlées – comptent trop peu de calories dans presque tous les cas et les niveaux de surfaces. Une nouvelle méthode améliore la précision des calculs.

La marche est l’exercice le plus répandu, et de nombreux marcheurs aiment compter le nombre de calories qu’ils brûlent pendant leur effort. On sait en revanche peu de choses sur les équations standards qui sont utilisées pour prédire ou estimer la dépense d’énergie de la marche, le nombre de calories brûlées, en supposant qu’une taille correspondait à toutes les autres. Ces équations sont utilisées depuis presque 50 ans et reposent sur des données provenant d’un nombre limité de personnes.

Or, une récente étude de l’Université de Dallas [1] a trouvé que dans des conditions de terrain bien connues, les standards utilisés sont relativement imprécis et comportent d’importants défauts. Les standards prédisent trop peu de dépenses de calories dans 97 % des cas examinés par les chercheurs, expliquent les scientifiques. Une nouvelle équation standardisée développée par les scientifiques de l’Université est environ quatre fois plus précise pour les adultes et les enfants considérés ensembles, et environ deux fois plus précise pour les adultes seulement.

“Notre nouvelle équation est formulée pour s’appliquer quels que soient la taille, le poids et la vitesse du marcheur,” explique Ludlow, chercheur au Laboratoire de Locomotion. “Et c’est beaucoup plus précis. L’économie de la marche n’est pas une simple histoire de déplacement de masse, il y a toute une économie d’échelle,” explique Weyand, co-auteur de l’article. “Les personnes plus grosses ont une meilleure consommation de carburant lorsque l’économie de carburant est exprimée sur une base de calcul par kilo de poids de corps.”

Leur nouvelle équation prédit les calories brûlées quand une personne marche sur une surface plane. La recherche en cours vise à étendre cet algorithme pour prédire les calories brûlées en marchant sur un plan incliné, en montant ou en descendant, et en portant une charge. Cette recherche vient à point nommé car de plus en plus de marcheurs utilisent des applications et des appareils pour mesurer l’état du corps en temps réel. Les chercheurs notent que certains matériels utilisent les anciennes équations standards tandis que d’autres utilisent une méthode différente pour estimer les calories dépensées.

Une méthode de calcul qui prend en compte le gabarit des individus

Pour fournir un test complet des principaux standards, les chercheurs ont compilé une base de données en utilisant les données disponibles sur le métabolisme de la marche provenant de la littérature scientifique, afin d’évaluer les équations utilisées pour la marche sur terrain plat. “Leur approche améliore les standards existants en y incluant les différents gabarits des individus et en puisant dans une base de données plus importante pour formuler l’équation,” explique Weyand.

Cette nouvelle méthode de calcul produit une plus grande précision en incorporant davantage et mieux l’influence de la taille du corps, et en incluant plus précisément l’influence de la taille (hauteur) sur la mécanique de la démarche. Plus précisément, ces conclusions sont :

 Les gens plus gros brûlent moins de calories sur une base par kilo de leur poids de corps en marchant à une vitesse donnée ou pour couvrir une distance fixe ;

 Les équations standardisées plus anciennes ne prenaient pas aussi bien en compte les différences de taille, en supposant grosso modo qu’une taille s’appliquait aux autres.

La précision des équations standardisées n’avait pas été évaluée complètement. Elles avaient été développées il y a environ 40 ans notamment pour une application militaire. Elles proviennent cependant d’un très petit nombre d’adultes de sexe masculin et de taille moyenne. Cette nouvelle équation plus précise va améliorer les calculs, car l’indication de la dépense énergétique est dorénavant fréquente dans de nombreux domaines : la santé, la perte de poids, l’exercice physique, l’entrainement professionnel et amateur ainsi que pour l’armée.

Le fait de brûler des calories est d’une importance majeure pour la santé, la condition physique et l’état physiologique du corps. Mais, ajoutent les chercheurs, on ne savait pas véritablement quelle était la précision des standards existants dans des conditions de terrain précises, étant donné que la portée des évaluations précédentes était plus limitée.

Les estimations des dépenses d’énergie peuvent aider à l’enregistrement du statut physiologique du corps. Des estimations précises du taux auxquelles les calories sont brûlées pourraient potentiellement permettre de prédire la puissance aérobique d’une personne et la probabilité qu’elle exécute une tâche comme s’entrainer pour une compétition sportive ou militaire.

En général, les nouvelles estimations métaboliques peuvent être associées à d’autres signaux physiologiques comme la chaleur du corps, sa température et le rythme cardiaque pour améliorer les prédictions sur la fatigue, l’hyperthermie, la déshydratation, la puissance aérobique disponible et si une personne peut maintenir une intensité d’exercice donnée.

Références :

[1] Energy expenditure during level human walking : seeking a simple and accurate predictive solution. Lindsay Ludlow, Peter Weyand. Journal of Applied Physiology, 2016, Vol. 120 no. 5, 481-494.

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