Les individus qui ont de la graisse abdominale en excès ont un plus grand risque de maladie cardiovasculaire et de cancer que les individus qui ont un indice de masse corporelle (IMC) identique, mais qui portent leur graisse sur d’autres régions de leur corps, d’après une étude publiée dans le Journal of the American College of Cardiology [1].

Le risque de décès et de maladie associés à un poids de corps trop élevé peut varier selon les individus même quand ils ont un IMC similaire. La graisse ectopique, ou la graisse qui se situe où elle n’est pas supposée être, et qui ici est visible dans la région abdominale, peut être la cause de cette différence de risque. On sait déjà que la graisse abdominale peut être plus dangereuse que la graisse située dans d’autres régions du corps, mais cette étude a eu recours au scanner pour étudier des dépôts de graisse précis et les associer directement à des risques de maladie.

“Étant donné l’épidémie mondiale d’obésité, l’identification des individus à hauts risques est importante, car elle permet de cibler les mesures thérapeutiques et préventives” dit le Dr Kathryn Britton, auteure de l’étude.

Dans cette étude, les chercheurs voulaient découvrir s’il existait un lien entre les localisations de la graisse corporelle et des facteurs de risque spécifiques pour les maladies cardiovasculaires ou le cancer, qui pourrait expliquer pourquoi les individus avec des types de corps différents mais des IMC identiques vivaient des problèmes de santé associés à l’obésité différents.

Les chercheurs ont évalué la graisse ectopique de la région abdominale (le ventre), celle présente autour des tissus du cœur et autour de l’artère aortique de 3086 participants, et ils ont suivi ces individus sur leurs maladies cardiovasculaires et cancers pendant une durée de sept ans. L’âge moyen des participants était de 50 ans et presque la moitié était des femmes.

Chaque patient a été évalué, en utilisant un CT scan pour identifier les régions de l’accumulation de graisse. Pendant la période de suivi, les patients ont été évalués sur leurs risques de maladies de cœur, de cancers et de décès tout en ajustant les facteurs de risque standards.

Globalement, il y a eu 90 accidents cardiovasculaires, 141 cas de cancer et 71 décès. La graisse abdominale, qui est un indicateur caractéristique de la graisse située autour des organes internes, était associée aux maladies cardiovasculaires et au cancer après avoir ajusté pour les facteurs de risque clinique et l’obésité générale.

“Contrairement aux études précédemment publiées qui ont comparé l’IMC et la circonférence de la taille, la présence de graisse abdominale améliorait le pouvoir de prédire les maladies cardiovasculaires, ce qui soutient l’hypothèse selon laquelle la graisse du ventre peut être partiellement à la base de l’association entre la graisse du corps et des maladies cardiovasculaires et les cancers” dit le Dr Fox, co-auteur de l’étude

Références :

[1] Kathryn A. Britton, Joseph M. Massaro, Joanne M. Murabito, Bernard E. Kreger, Udo Hoffmann, Caroline S. Fox. Body Fat Distribution, Incident Cardiovascular Disease, Cancer, and All-cause Mortality. Journal of the American College of Cardiology, 2013 ; DOI : 10.1016/j.jacc.2013.06.027.

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