Le fait de supporter une équipe de sport désespérante est mauvais pour votre santé, parce que les fans se rabattent sur la malbouffe pour se réconforter quand leur équipe perd. Des expériences sur des supporters d’équipes de football françaises ont confirmé des recherches ayant montré que le fait de soutenir une équipe perdante est mauvais à la santé.

Les chercheurs ont découvert que le jour qui suit une défaite de l’équipe qu’ils soutiennent, les supporters consomment plus d’aliments gras comme des pizzas, des gâteaux et des cookies, et globalement plus de calories qu’un jour normal.

Au contraire, les personnes des villes dont l’équipe gagne tendent à manger plus sainement, alors que les régimes alimentaires des gens dont les équipes locales n’ont pas joué de match restent inchangés.

Les effets sont particulièrement prononcés dans les villes avec les supporters les plus passionnés, après les rencontres entre des équipes d’un niveau similaire, et après une défaite sévère ou une nette victoire.

La recherche sur des supporters de Football Américain a montré que ces derniers ressentent une menace de leur identité après une défaite de leur équipe, et qu’ils ont recours à une alimentation de confort comme mécanisme pour faire face, tandis que les victoires stimulent leur autocontrôle.

D’autres expériences sur des supporters d’équipes de foot Français ont confirmé ces résultats, mais elles ont trouvé que les effets sur les habitudes d’alimentation pouvaient être annulés si les fans remettaient consciemment la victoire ou la défaite en perspective en les rapportant à d’autres choses qui étaient importantes à leurs yeux avant de manger.

Les Dr Yann Cornil et le Professeur Pierre Chandon de l’INSEAD, qui ont publié leur étude dans le journal Psychological Science [1], ajoutent : “même si vous avez l’habitude des défaites, il y a une solution pour ne pas sombrer dans une alimentation de mauvaise qualité. Après une défaite, écrivez ce qui est réellement important pour vous dans la vie. Dans nos études, cette simple technique, appelée ’l’affirmation de soi’, éliminait complètement les effets des défaites”.

Des recherches précédentes avaient montré que les défaites sportives pouvaient conduire à une augmentation des crimes, des accidents de la route, des violences domestiques et des crises cardiaques associés à une consommation d’alcool chez les supporters.

Pour examiner si les habitudes alimentaires des gens étaient aussi affectées, les chercheurs ont demandé à 726 personnes de tenir un carnet de leur alimentation les dimanches quand leur équipe préférée avait une rencontre et les deux jours suivants, ce qui couvrait un total de 475 matches impliquant 30 équipes.

Le lundi après un match, ceux des cités dont l’équipe avait perdu mangeaient en moyenne 16% de graisses saturées en plus, et ils ont avalé 10% de calories de plus de leur alimentation qu’un lundi normal. Au contraire, les personnes dont les équipes fanions ont gagné ont mangé 9% de graisses saturées de moins et 5% de calories de moins que d’habitude.

Les effets étaient plus importants dans les villes avec le plus de supporters passionnés, où la consommation de graisses saturées a augmenté de 28% après une défaite, et a diminué de 16% après une victoire. Les matches entre deux équipes proches ont aussi exagéré les résultats, comme l’ont fait les défaites d’un cheveu ou les victoires nettes.

Cependant, les modes d’alimentation pour tous les supporters sont restés normaux les dimanches de match, probablement parce que les matches avaient lieu l’après-midi ou le soir après que la plupart des repas ont été avalés, et le mardi suivant, quelque-soit le résultat.

Une étude séparée sur des supporters de matches Français a trouvé que des effets similaires avaient lieu après qu’on ait demandé aux participants d’écrire un texte sur une rencontre que leur équipe avait soit perdue soit gagnée.

Cependant, les modes d’alimentation sont revenus à la normale quand les individus ont écrit une liste de choses qui étaient véritablement importantes à leurs yeux avant de manger, afin de remettre en perspective les résultats.

Références :

[1] From Fan to Fat ? Vicarious Losing Increases Unhealthy Eating, but Self-Affirmation Is an Effective Remedy. Yann Cornil, Pierre Chandon. Psychological Science, 0956797613481232.

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