Une analyse des éléments de preuve publiés dans le British Journal of Sports Medicine [1] indique que des courtes séances d’exercice physique modérément intenses semblent stimuler le contrôle de soi. D’après les chercheurs, l’afflux de sang et d’oxygène qui en résulte vers le cortex préfrontal pourrait expliquer ces effets.

Les chercheurs ont passé en revue les études issues des bases de données de recherche médicale qui avaient étudié l’impact de l’exercice physique sur le fonctionnement du cerveau, comme la mémoire, la concentration, la gestion de son temps et la prise de décision dans trois groupes de population : de 6 à 12 ans, de 13 à 17 ans et de 18 à 35 ans.

Ils ont gardé 24 études qui étaient pertinentes. 19 de ces études, impliquant 586 participants, se sont focalisées sur l’impact des courtes séances d’exercice physique, et cinq qui impliquaient 358 participants, concernaient l’impact de l’exercice régulier.

L’analyse a montré que l’exercice régulier ne semblait pas avoir trop d’impact sur les fonctions intellectuelles du cerveau, mais les études étaient trop petites en nombre, et leurs résultats étaient trop inconsistants pour permettre d’en tirer des conclusions définitives.

Mais les courtes séances d’exercice physique ont stimulé le fonctionnement intellectuel cérébral dans les trois groupes d’âge. Seules quatre études ont analysé l’impact de ce type d’exercice sur la mémoire de travail, mais uniquement chez les jeunes adultes, et les nombres n’étaient pas suffisants pour tirer des conclusions sur cet impact.

Mais 12 des 19 études se sont focalisées sur le contrôle de soi, et l’analyse indiquait que des courtes séances d’exercice amélioraient ce fonctionnement intellectuel cérébral dans les trois groupes d’âge, en enregistrant un impact faible à modéré. C’est particulièrement important pour les enfants et les adolescents, parce que des fonctions cérébrales bien développées sont importantes dans la réussite scolaire et dans d’autres aspects de la vie, expliquent les auteurs.

“Ces effets positifs de l’exercice physique sur le contrôle de l’inhibition et de la perturbation sont encourageants et fortement pertinents, étant donné l’importance du contrôle de l’inhibition et de la perturbation dans la vie de tous les jours” écrivent les chercheurs.

“L’inhibition est essentielle pour la régulation du comportement et des émotions dans des environnements sociaux, académiques et sportifs” ajoutent-ils. Ils spéculent sur le fait que des séances courtes pourraient stimuler l’afflux sanguin dans le cerveau vers les aires préfrontales responsables des fonctions cérébrales exécutives les plus importantes.

L’exercice physique pourrait constituer un traitement utile dans le cadre de conditions caractérisées par des fonctions cérébrales endommagées comme le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité et l’autisme, et il pourrait permettre de retarder les ravages de la démence, disent les auteurs.

“Étant donné la tendance actuelle vers un style de vie plus sédentaire, un vieillissement de la population et une augmentation de la prévalence de la démence, les résultats de notre étude mettent en lumière l’importance de faire de l’exercice physique pour la population en général” concluent-ils.

Références :

[1] Physical exercise and executive functions in preadolescent children, adolescents and young adults : a meta-analysis. L. Verburgh, M. Konigs, E. J. A. Scherder, J. Oosterlaan. British Journal of Sports Medicine, 2013 ; DOI : 10.1136/bjsports-2012-091441

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