La prise de poids et l’obésité ont été décrits comme étant un problème épidémique et complexe dans de nombreux pays. Des recherches ont associé une mauvaise alimentation à la prise de poids et à un taux de graisse dans le corps plus important, et il est souvent déclaré que le fait de manger tard dans la journée serait associé à une prise de poids. Cependant, l’impact de l’horloge biologique individuelle, qui est indépendante de l’heure de la journée à laquelle on mange, n’avait pas été exploré.

Dans une étude publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition (AJCN) [1] des chercheurs ont examiné les relations entre la graisse corporelle, l’indice de masse corporelle (IMC) et la période de consommation de nourriture, avec l’heure de la journée et l’horloge biologique ou rythme circadien. Cette étude visait à étudier le timing des repas en conditions réelles, en relation avec l’élévation de la mélatonine qui marque le début de la phase de sommeil.

“Nous avons trouvé que l’heure de la consommation de nourriture par rapport à l’élévation de la mélatonine, qui est un marqueur de la nuit biologique d’une personne, est associée à un pourcentage de graisse corporelle et à un IMC plus élevés, mais n’est pas associé à l’heure de la journée, ni à la composition de la nourriture,” déclare l’auteur de l’étude, le Dr Andrew McHill. “Ces résultats montrent que le timing de la consommation de calories par rapport à l’horloge biologique propre à chacun pourrait être plus important pour la santé que l’heure de la journée.”

Les chercheurs ont analysé des données provenant de 110 participants dans une étude d’observation de 30 jours pour documenter les temps de sommeil et leurs repas quotidiens. Une application mobile était utilisée pour enregistrer les consommations de nourriture des participants sur plus de sept jours consécutifs. Pendant une nuit sur les trente jours de l’étude, les participants ont été étudiés au Centre d’Investigation Clinique BWH pour évaluer la période journalière précise de leur élévation de mélatonine, qui marque le début de la phase de sommeil, ainsi que la composition de leur corps.

Les chercheurs ont découvert que les individus qui avaient les pourcentages les plus élevés de graisse corporelle consommaient la plus grande partie de leurs calories avant d’aller se coucher quand leurs niveaux de mélatonine étaient élevés, par rapport à ceux qui avaient des pourcentages de graisse corporelle plus bas. Les chercheurs notent cependant qu’ils n’étaient pas en mesure de détecter de relation entre l’heure de l’alimentation, la quantité de calories, la composition des repas, le niveau d’exercice/activité ou la durée du sommeil et l’une des mesures de la composition corporelle.

Les chercheurs reconnaissent qu’il y a plusieurs limites dans leur étude qui doivent être prises en considération, notamment le fait que leur échantillon composé de jeunes peut ne pas être représentatif de la population toute entière en ce qui concerne leur choix des aliments et leur rythme circadien ou horloge biologique et qu’il s’agit d’une étude d’observation.

Ils concluent en disant que ces résultats apportent des éléments de preuve montrant que la consommation de nourriture pendant la phase circadienne soir/nuit, indépendamment des facteurs de risque plus traditionnels comme la quantité ou la composition de la nourriture ainsi que le niveau d’activité physique, joue un rôle important dans la composition du corps.

Références :

[1] Andrew W McHill, Andrew JK Phillips, Charles A Czeisler, Leigh Keating, Karen Yee, Laura K Barger, Marta Garaulet, Frank AJL Scheer, Elizabeth B Klerman. Later circadian timing of food intake is associated with increased body fat. The American Journal of Clinical Nutrition, 2017.

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